A Bastogne “OH Mon dieu”
Dieu est parmi nous. Non pas que, ces dernières années, Nicolas Dieu ait été aux abonnés absents. Jusqu’ici, on le connaissait sous la casquette, et derrière le micro, de Mister Cover. Un groupe démarré en 2002, avec des potes « super musiciens », qu’il a laissé grandir à son rythme, jusqu’à remplir l’Ancienne Belgique et Forest National à plusieurs reprises, et qui a encore de grands rendez-vous devant lui.
Et puis, par un beau huitième jour et comme un Dieu peut parfois en cacher un autre, Nicolas nous est revenu avec un projet inédit baptisé, en toute simplicité, « Oh Mon Dieu ». Une nouvelle identité musicale, radicalement différente de celle de Mister Cover, autant que farouchement introspective, et qui, faisant suite à un EP éponyme, nous vaut ce premier album intitulé « Les Meilleures Versions De Nous-Mêmes ».
Une meilleure version de Nicolas Dieu ? Ou, en tout cas, un avatar qui laisse au vestiaire son image de « rugbyman/entertainer » et met en lumière une part d’ombre qu’on ne lui connaissait pas. Un moi intime, exigeant, et un artiste spécialement doué pour se raconter avec des mots justes, qui trouvent immédiatement écho en nous.
On découvre une dizaine de chansons que, pour certaines d’entre elles, l’Hennuyer de 43 ans « portait » en lui depuis des années déjà, rêvant de les partager un jour mais sans trop oser y croire. Les textes sont de sa plume parce que, sur ce projet éminemment personnel, il n’imaginait pas de mettre les mots de quelqu’un d’autre. Pour les mélodies, c’est selon: des airs qui ont longtemps squatté ses oreilles mais aussi, des collaborations toujours bienvenues.
De ces chansons toutes inédites se dégage une énergie qui ne l’est pas moins. Comme si, au détour du studio, l’homme s’était rencontré lui-même, comme s’il avait découvert tout le potentiel de ces titres. Un travail intime dont il vante les bienfaits et qui, selon lui, vaut bien « 10 ans de psychanalyse ». De « Je n’aime que toi », qui évoque le sentiment amoureux et le bonheur d’y succomber, à la « Sainte Colère », qui parle de saine indignation et de légitimité. Nicolas Dieu le sait bien: « On ne récolte que ce que l’on s’aime ». C’est pourquoi, son univers autant que sa façon de nous le révéler font montre d’une rare cohérence, d’une intégrité salutaire, qui nous ravit encore et encore. Jusqu’au bout d’un album tout sauf monochrome et qui ne peut laisser indifférent.
Dieu merci !