MAURITIUS Ile Maurice Espace de découverte du Dodo
D’une taille supérieure à celle d’un gros dindon, le Dodo, de son nom scientifique, Raphus cucullatus (L.1758), également connu en français comme «dronte», était un oiseau vivant à l’Ile Maurice, incapable de voler. On estime que, soixante dix ans à-peine après sa découverte, le dernier représentant de cette espèce avait disparu. Le caractère subit de cette perte a valu, mauvaise conscience oblige, la création d’un mythe, d’une vraie légende.
A quoi ressemblait-il ? Après sa disparition, l’animal ne nous laissa plus pour tout héritage, qu’une vague trace bien vite effacée. Ce ne sont pas les quelques vestiges fragmentaires, ni les trop rares ossements recueillis, pas même les quelques représentations picturales, qui nous permettront de nous faire une idée précise de l’apparence de cet animal.
Les descriptions originales faites par les contemporains sont bien souvent contradictoires ou fantaisistes, parfois simplement subjectives, tant et si bien qu’on a peine aujourd’hui à se faire une idée exacte. Finalement, de tout cela, ce sont plutôt les interrogations infinies qui subsistent, suscitant fantasmes et anthropomorphismes.
Un aspect incongru et un rien ridicule semble prédominer néanmoins, tant et si bien que, le concernant, tout fut écrit et brodé, y compris les fantaisies les plus pures. Symbole écologique de l’imbécillité de l’Homme, incapable de préserver les conditions de sa propre survie et laissant disparaître autour de lui toute la diversité de son environnement, le Dodo est un symptôme de notre décadence.
Seul animal connu à avoir droit à une majuscule ô combien emphatique, ce bipède qui ne volait pas, est un emblème. D’ailleurs, à bien y réfléchir, toute son histoire s’avère aristocratique, touchant à la noblesse de son époque, qui aurait comme déteint sur lui. Les Anglais ne déclarent-ils pas «as dead as the Dodo?» Derrière sa disparition irrévocable, se cache le fantasme démiurgique d’un clonage impossible. Sans oublier que cet étrange oiseau est, entre autres, l’un des symboles nationaux de notre Ile Maurice indépendante.
Imaginons un oiseau qui ne pourrait pas être qualifié de volatile! Un bipède donc, et bien terrien qui plus est,… tout comme nous… Sans oublier que les oiseaux sont les seuls à pouvoir développer une faculté d’expression vocale qu’on a été jusqu’à comparer à celle de l’humain,…imaginons son embonpoint légendaire, sa démarche débonnaire, nous voilà déjà dans un dessin animé de Tex Avery où l’anthropomorphisme règne en maître. L’affabulation y trouvera son compte, l’univers fantastique aussi, avec un rien de ridicule en prime.
Laissons Lewis Caroll s’emparer du mythe et le secouer un rien, nous pouvons être sûrs que voilà le meilleur cocktail pour la célébrité !